Avant Elle

Cette ChouChou > Materner au quotidien

Avant Elle, mes idées étaient assez différentes.

Contrairement à ce qu’on peut croire, quand on me voit aujourd’hui défendre ardemment les pratiques dites du « maternage proximal », elles n’ont pas toujours fait partie de ma conception de la maternité. Hormis la question du laisser pleurer contre laquelle je me « bats » depuis longtemps maintenant, et la question de l’allaitement qui était pour moi simplement une évidence, tout le reste m’est venu sur le tard, dès lors que le projet de bébé a été concrètement évoqué dans mon couple il y a maintenant deux ans et bien sûr (et surtout) pendant ma grossesse et une fois ma fille venue au monde.

Il y a quelques années, je me disais qu’habituer un bébé à s’endormir au sein n’était pas forcément une bonne chose. Je pensais également que passé les trois ou quatre premiers mois, un bébé devait faire ses nuits sinon ce n’était pas « normal ». Je pensais que lorsqu’un enfant se réveillait à 3h du matin, c’était uniquement pour manger et que si ce n’était pas le cas, alors c’était juste un caprice « parce que les bébés savent très bien embêter leurs parents et les faire tourner en bourrique ».

Je pensais aussi que trop habituer l’enfant aux bras n’était pas lui rendre service, et qu’il valait mieux l’habituer à rester le plus possible dans son transat ou son couffin les premiers mois histoire qu’il soit plus simple de le confier à quelqu’un d’autre « le moment venu ». En bref, lui apprendre à être seul assez tôt, pensant que ce serait plus simple ensuite. Et évidemment, j’étais convaincue que faire dormir le bébé dans la chambre parentale les premières semaines était bon pour tout le monde, mais qu’ensuite il était important pour l’équilibre de l’enfant qu’il ait sa chambre, son univers, et que chacun dorme bien tranquillement chacun de son côté.

Je me disais aussi qu’un bébé de 1 an qui pleure dès qu’on le pose dans son lit et réclame les bras était surtout capricieux (la preuve, une fois repris dans les bras, les pleurs s’arrêtaient, c’était donc bien un caprice à base de « je ne veux pas aller au lit »).

J’ai toujours adoré les enfants, adoré m’en occuper, mais depuis toujours je gardais en tête la petite chanson à base de « ne pas trop ceci, ne pas trop cela, après on ne s’en sort pas ». Ou encore « dormir avec son bébé c’est la meilleure manière de ne plus pouvoir dormir tranquille ensuite ». Bref, le discours habituel sur l’éducation des bébés en occident. J’ai toujours refusé, par contre et catégoriquement, même il y a longtemps quand je n’étais qu’une ado qui faisait du baby-sitting de petits bébés, de laisser pleurer. Les parents avaient beau me dire « si jamais il pleure alors qu’il a mangé, qu’il est changé et qu’il a eu sa berceuse, laisse le pleurer. Il finira par s’endormir ». Ca c’était au dessus de mes forces. D’aussi loin que je me souvienne, les pleurs des bébés ont toujours déclenché chez moi des réactions physiologiques intenses (stress, sueurs, palpitations…il fallait que ça cesse séance tenante. Mes lectures récentes m’ont appris que ces réactions sont effectivement conçues spécialement pour que l’adulte fasse cesser l’inconfort de l’enfant, j’en ai déjà parlé ici par exemple)

Dans mon entourage, j’avais des connaissances qui pratiquaient le maternage proximal d’une façon que je trouvais complètement excessive. Ok, je trouvais que le portage était une solution pratique et sympa, mais bon, toute la journée faut pas pousser quand même. Ok, dormir avec son bébé les premières semaines c’est bien, mais bon à 8 mois ça devient un peu lourd non? Et le couple là-dedans? Ok l’allaitement c’est vraiment super, mais bon à 2 ans on peut aussi passer à autre chose peut-être? Ok, on ne laisse pas pleurer, mais demander au bébé ce qu’il a dès qu’il manifeste quelque chose afin qu’il ne pleure pas DU TOUT, c’est quand même un peu extrême et ça fera des capricieux à coups sûrs!

Je pourrais faire une liste longue comme mon bras de tout ce que je me disais en regardant faire les 3 ou 4 amies que je voyais agir ainsi. Et je m’étais dis « ce qui est sûr, c’est que je ne ferai pas comme ça. Donner tout l’amour qu’il faut au bébé oui, mais là quand même c’est trop ».

Et puis ma grossesse est arrivée.

Franchement, j’en garde un souvenir assez neutre. On peut en lire quelques tranches sur ce blog, il y a eu des moments rigolos, peu de moments désagréables…jusqu’au 8ème mois où tout s’est gâté ce fut somme toute une grossesse très banale. Je ne me retrouvais pas du tout dans ces jeunes et futures mamans qui parlaient à leur bébé, se caressaient le ventre…oui, il y avait quelque chose là, qui grandissait en moi, et c’était un peu hallucinant. Mais c’était juste irréel. J’attendais la naissance pour me rendre compte, pour comprendre que ça y était, j’étais passée de l’autre côté et que tout avait changé pour le reste de mes jours.

Mais tout de même, ça s’est mis à travailler sévère dans ma petite tête. Depuis plusieurs mois, je lisais des blogs de mères étiquetées « maternantes » , et je devais bien admettre que je me retrouvais de plus en plus dans leurs propos détaillés et argumentés sur les besoins affectifs du nourrisson, sa psychologie, son besoin de contact intense pour faire le lien entre le ventre si sécurisant qu’il venait de quitter et le monde extérieur où tout n’était qu’agression les premiers temps: sons, lumières, gravité, faim, froid, peur.

Alors j’ai commencé à lire un peu plus, à me documenter de mon côté sur le portage, le cododo, la fessée, les pleurs…. J’étais toujours convaincue que mon bébé dormirait dans sa chambre alors je préparais la déco, les meubles. J’étais de plus en plus convaincue par les bienfaits du portage mais toujours comme un moyen ponctuel, alors je remplissais l’armoire de ma fille de tout un tas de tenues crousti-choupi-fondantes pour qu’elle soit la plus belle des petites filles quand elle se baladerait dans la jolie poussette prêtée par une cousine de GrosChéri. La dite poussette est aujourd’hui au garage et n’a servi qu’une seule fois quand ma fille avait 15 jours.

Et puis ma fille est née.

A cet instant tout ce que je croyais, tout ce que j’avais prévu de faire et de ne pas faire, de dire et de ne pas dire…tout s’est écroulé. En un seul petit souffle de ce bébé tout chaud au creux de mon cou, s’en était fini de tout cela. Naissance un peu difficile avec déclenchement presque un mois en avance, bébé calme mais au besoin de contact permanent. Qu’à cela ne tienne, elle dormira sur mon ventre nuit et jour, et dans le lit parental, les trois premières semaines (bizarrement, le temps qu’il lui aura manqué dans mon ventre et je ne pense pas du tout que ce soit un hasard…).

Elle sera portée toute la journée pendant presque 3 mois, faisant contre moi toutes ses siestes du matin au soir. Je l’allaiterai à la demande sans aucune restriction et me réjouirai du pouvoir du sein à l’endormir, la consoler, la nourrir, la rassurer en toute circonstances. Je ferai également le choix de ne pas la laisser aller jusqu’aux pleurs pour exprimer ses besoins et d’y répondre systématiquement sans me poser aucune question, de jour comme de nuit.

De lui offrir mes bras à chaque fois que nécessaire, de l’accompagner dans son sommeil. De ne pas lui apprendre à s’endormir seule (quel intérêt pour elle? Elle n’est pas gardée, je suis à la maison, pourquoi chercher à lui apprendre ça alors que c’est inutile pour le moment et pas prévu comme ça initialement? Plus elle grandit, plus elle se prépare à le faire d’elle-même un jour ou l’autre, alors pourquoi créer une situation pénible pour tout le monde alors que rien, dans notre mode de vie, ne nous l’impose?)

Et aujourd’hui à la maison, ça donne quoi?

Ca donne un bébé qui a progressivement accepté, semaine après semaine et sans lutte, de dormir dans son lit, collé au nôtre, et d’y passer maintenant la majorité de ses siestes diurnes ainsi que ses nuits de 20h30 à 10h du matin. Bien loin des « si tu la laisses dormir toujours dans l’écharpe, tu ne pourras plus la faire dormir ailleurs ».

A 5 mois et demi, elle ne « fait pas ses nuits » pour certains car elle tète encore deux fois, à 3h et à 7h. Mais si on considère qu’elle passe 14h dans son lit sans problème, pour ma part quand on me pose la question je réponds que oui, elle fait ses nuits.

Ca donne des couchers câlins et sans pleurs, et des réveils plein de tendresse quand elle nous appelle à quelques centimètres de nous et que ce sont ses petits bruits qui nous tirent du sommeil le matin. Ca donne une chambre de bébé transformée pour le moment en dressing. On verra, plus tard, si on constate que le sommeil partagé pose souci (qu’on parle d’elle ou de nous), si la passer dans une chambre seule est une solution, mais pour le moment ce n’est plus du tout d’actualité et le papa apprécie tout autant que moi de dormir avec elle.

Ca donne un bébé qui ne pleure quasiment jamais, et qui utilise quand elle a besoin de quelque chose des petits cris et des sons l’air de dire « youhou, maman, je suis là regarde j’ai besoin de ça! », et peut les réitérer un long moment avant de passer aux pleurs car elle sait très bien que même si je mets un peu de temps parce que je suis en train de faire quelque chose que je ne peux pas laisser en plan, je vais forcément venir à un moment ou à un autre et que je ne la laisse pas dans le besoin. Elle n’utilise les pleurs qu’en dernier recours, quand vraiment j’ai laissé passer tous les autres signaux sans réagir. Il se passe parfois plus de 72 heures sans qu’elle ne pleure, et tout le monde s’en porte à merveille…moi la première, tant les pleurs me mettent physiquement en douleurs comme je l’expliquais tout à l’heure.

J’ai lâché prise.

Je n’ai rien contrôlé. A sa naissance, ces comportements se sont imposés à moi. Comme on en parlait l’autre jour avec ma keupine Baby Pop (www.babypop.fr/), ce ne sont pas des dogmes que j’ai appliqués juste parce que les livres me disaient que c’était bon pour mon bébé, ou pratique, ou que sais-je d’autre. C’est venu du fond de mes tripes, parfois en complète contradiction avec ce qu’étaient mes convictions passées. Mais j’ai lâché prise. Je suis passée en pilote automatique, et je me suis adaptée à ce que me renvoyait mon bébé. Mes lectures depuis me confortent souvent dans ces choix, apportant quelques données de connaissances supplémentaires sur le fonctionnement du bébé, ses affects etc, mais ce ne sont pas elles qui guident ma façon d’être mère.

J’ai changé d’avis sur tellement de choses. Et aujourd’hui, quand je regarde mes copines que je trouvais extrêmes il y a encore un an et demi, je rigole bien. Parce que sur certains points je suis sans doute pire qu’elles.

Je me suis découvert une façon d’être mère très particulière. La mienne, unique pour mon bébé, composée au jour le jour avec ma fille et ce qu’elle est, ce qu’elle me renvoie de mes actions envers elle. Avant Elle, je savais que j’aimerais mon enfant, que ma vie ne serait accomplie qu’après avoir fait cette expérience de la maternité, mais je ne savais pas qu’un jour je serais étiquetée « maternante proximale » et même, je m’en serais défendue si on me l’avait dit.

Avant Elle, je ne savais tout simplement pas dans quoi je me lançais.

Avant Elle, j’étais juste…quelqu’un d’autre.

Speak in the touuuuff’! (Illusion d’optique)

VOS MESSAGES
1 Comment
Laisser un commentaire

Anne-Claire says:

Beau témoignage qu’on peut retrouver dans la phrase « avant j’avais des principes, puis j’ai eu mon enfant/mes enfants ». C’est fou comme les idées changent, il n’y a pas que l’enfant qui grandit, ses parents aussi ;)

MJ says:

Superbe article qui fait écho en moi!
Merci pour ton blog si ouvert :)

pauline k says:

Tout pareil! J’avais des principes qui se sont très vite envolés!!
Je n’imaginais pas du tout que je serais une mère comme je suis. Et surtout le torrent d’amour que j’allais ressentir pour mes enfants.
Je me souviens d’en avoir pleuré quand mon fils avait 1 mois, je l’aimais si fort que ça me faisait peur.

charlinette says:

Comme je comprends ce que tu exprimes…. la seule chose qui n’a pas changé pour moi : dès mes 14 ans, je me voyais mère et si possible de plusieurs enfants (j’en suis à 2, j’aimerais 4, on verra ce que nous offre la vie ;-) )… mais je me voyais avec une super méga top poussette et donner le bib « parce que faut que le papa participe »/ pour lui laisser sa place/pour éviter trop de fusion…. et comme de par hasard, j’ai des parents divorcés, un papa que je ne voyais qu’aux vacances…
Puis j’ai rencontré une sage femme qui m’a ouvert les yeux en parlant allaitement, portage…. une doula aussi, qui avait choisi un accouchement à domicile et donc un accouchement sans péridurale (???? à notre époque????)… une de mes amies a acccouché sans péri, porté en écharpe, co-codoté, allaité… longtemps…. parfois je trouvais ça trop… et puis je suis devenue mère et même avec un bébé né le jour de son terme (à la maison par choix!) nous sommes restés collés l’un contre l’autre sans quasiment de coupure pendant 3 semaines…. toutes ses siestes en écharpe les 3 premiers mois, et après… je m’arrête là tu l’as très bien décrit ;-)
Je lis moi aussi beaucoup, j »i

charlinette says:

(désolée, fausse manip)
je lis moi aussi beaucoup, j’ai besoin de comprendre, de « théoriser »… ma formation d »éducatrice de jeunes enfants n’y est pas pour rien non plus… mais surtout je fais à ma sauce, on fait à notre sauce…. merci encore uen fois de ce blog si ouvert!

Maman Toujours says:

J’aime j’aime !
Merci pour ce partage, dans lequel je me retrouve beaucoup !
Ma sage-femme m’avait prevenu ! On pense qu’on sera une mere comme ci comme ca, et quand l’enfant arrive, tout est chamboulé, on se connecte a lui…
Merci :-)

ysee says:

très beau…et je vois que je ne suis pas la seule à me reconnaitre dans ce que tu dis.

Nurselily says:

Je me retrouve dans beaucoup de points de ton texte et je trouve que ta manière d’être mère est vraiment saine.
S’écouter les uns les autres au sein de notre petite famille c’est, j’en suis sûre, la seule bonne manière d’être parent.

Sabrina says:

Quel beau texte !
Comme les autres, je me retrouve dans tes mots.
J’ai un deuxième fils. Pour le premier, je m’étais laissée emportée par tous les « on dit que » et je vois que je suis passée à côté de quelque chose. Que je n’ai pas su me lier autant avec mon premier fils, à lui apporter ce contact qu’il avait (a) besoin même si je l’aime comme une dingue. La preuve, aujourd’hui, à 6 ans, il a un besoin fou de se rassurer, de savoir que je l’aime, veut tout le temps des câlins. Je m’étais laissée emportée par tous les conseils (finalement ce n’était pas des conseils) et j’ai trop l’impression d’être passée à côté de quelque chose, que maintenant, j’ai revu mes gestes, mes idées quant à la maternité. Dès la maternité, bébé a dormi avec moi la nuit sur mon ventre, pareil en rentrant à la maison, jusqu’au jour où il a accepté par lui-même de dormir dans son lit la nuit. L’écharpe est devenu mon moyen de contact préféré, sentir mon bébé blotti contre moi, sentir son coeur battre contre le mien, sentir sa respiration butter contre ma peau, le bonheur !!! Du coup, dès le moindre signe de pleurs ou de difficulté à s’endormir, c’est dans mes bras qu’il trouve le sommeil ou bien blotti dans l’écharpe. Je dois reprendre le travail dans 3 semaines. Il y a un mois, j’avais peur de tout mes gestes, que ce soit difficile pour lui par après de rester avec une personne inconnue. Mais je me suis rendue compte qu’en le laissant faire à son propre rythme, j’étais devenue plus rassurée à cette idée-là et il me le faisait comprendre, en faisant des longues siestes dans son lit, à faire ses nuits, même si lui aussi se réveille à 5h. Bref, merci pour tes mots. Ca m’aide beaucoup pour mon quotidien avec bébé et contrer les remarques à la con de l’entourage qui bizarrement se croit expert en bébé…

lily says:

que c’est beau et que c’est vrai, on change avec nos enfants.

Marine says:

Superbe témoignage…

Faustine says:

Quel beau cheminement…..
J’en suis également là, en plein dedans, avec un bonhomme de qq semaines plus jeune que le tiens!
Bravo, d’avoir su t’écouter et continu sur cette lancée, un jour ta fille te remerciera d’avoir su écouter tes tripes! ;-)

bigoudmam says:

waouh… Je viens de me prendre une claque la…c’est tout à fait ca…je me retrouve à 200% dans ton billet, très peu de différence entre nous de ce côté la, sauf qu’il m’a fallut plus de temps que toi, il a fallut que je m’affirme en tant que mère de Pepette, en tant que femme, pour « imposer » ma vision de la maternité au « autres » (famille, proche…) qui se croyait bien pensant et me voyait encore comme une illuminée…
Merci pour ce texte

Manue says:

Bel article tout à fait vrai! Je ne me retrouve pas dans l’article mais je me retrouve tout a fait dans le titre : avant mes bébés je pensais ça, je me voyais faire si, faire ça…après c’est le feeling, c’est vraiment un dialogue avec notre enfant, on s’écoute, on l’écoute, c’est pas forcément évident de trouver l’equilibre entre notre vie de femme et le temps consacré à notre(nos) enfant(s). Je constate moi aussi qu’il y a une « dictature » du « il faut faire si, il faut faire ça » ou « c’est mieux comme ça ». On se permet souvent de faire des réflexions a deux balles, de juger…il n’y a pas de meilleure méthode ou de manière plus saine d’élever son enfant, on fait comme on le sent et surtout comme on PEUT! La seule chose dont je suis sûr de mon côté, c’est que j’aime mes garçons de tout mon coeur et que je serai prête à tout pour eux ! Alors il faudrait qu’un tel arrête de faire la moue parce que j’ai arrêté d’allaiter mon premier très tôt et que je n’ai pas du tout allaité le deuxième, que la voisine arrête de la ramener parce que ma copine allaite en public…laissons les mères et leurs enfants s’épanouir en paix!

Vervaine says:

Comme d’autres, je me retrouve bcp dans ton texte! Moi aussi, à première vue, avant d’être maman, bcp de chsoes me paraissaient des « incontournables » de la maternité. Poussette: une récupérée, jamais servie, sauf de chaise de secours ! – biberon (achetés pdt la grossesse) jamais servi non plus ! etc. Pareil pour le « maternage proximal », je me suis retrouvée dedans sans trop savoir (en plus, je n’aime pas les « étiquettes »), et jamais ne je m’étais dit que j’allaiterais encore ma fille à 18 mois !

Après, le plus difficile était et reste encore les discussions avec le papa. Lui est encore dans le mode: on fait ci /on fait pas ça; c’est comme ci/c’est pas comme ça, mais sans argumentation, juste parce que « ça se dit », ça se fait. Donc selon lui, on laisse pleurer bb, on le porte pas trop, etc etc pour toutes les raisons que tu as évoquées sur l’éducation des enfants en occident. J’ai beau utiliser tous les arguments à ma disposition: les émotions, les textes sur le pourquoi du comment… je n’ai pas l’impression de le toucher. Je commence à avoir des remarques comme quoi il serait temps d’arrêter l’allaitement à 18 mois (ah bon?), surtout après avoir vu un reportage à la c** sur M6 (merci les soi-disant pédiatres qui disent que materner son enfant c’est incestueux GRRR).

Reste que je suis encore la principale personne à m’en occuper -même s’il prend de plus en plus de place auprès de sa fille (ouf!). Donc je peux encore suivre mes idées, mais ce n’est pas facile quand le père de l’enfant ne les partage pas.

Bouba says:

j’ai beaucoup aimé lire cet article. Parce que je me pose plein plein de questions!! je ne suis pas encore maman (j’ai repris des études et voudrais terminer avant de me lancer dans la grande aventure de la maternité!!)mais depuis que j’ai 14 ans je rêve de ce moment là!!

Je me retrouve dans pas mal d’idées que tu décris avoir eu avant d’être maman. Et pourtant… Je suis tatie depuis le 31 juillet.. Et j’ai revu ma nièce cette semaine chez mes beaux parents. Le discours dans la famille semble être « ne pas trop porter sinon le bébé ne sait pas dormir seul », « s’il tête sans manger, c’est bon ça suffit quoi!)
Mes beaux parents ont trouvé que leur gendre avait toujours (en tt cas beaucoup trop) son bébé dans les bras. Moi je dirais pas assez!!

Mon instinc de louve s’est réveillée. J’étais très embétée de la voir hurler comme ça dans sa nacelle, se calmer aussitot quand quelqu’un finissait par la prendre dans les bras..puis la reposer au bout de 10 minutes « parce que c’est bon elle dort là »… et voir la petite se réveiller 1 minute après avoir été couchée.

Franchement, je suis sûre qu’elle n’était pas sécurisée! J’ai essayé de donner mon point de vue, j’ai eu l’impression de passer pour une folle, le genre qui va devenir esclave de ses enfants. Ah? Eh bien, il va falloir que je travaille mon argumentation pour quand je deviendrai maman…

Julie, je m’interroge sur comment aurais tu fait si tu avais dû reprendre le travail ailleurs que chez toi, et confier ta fille à 2 mois et demi? Ce n’est pas un jugement mais une question qui me turlupine, une crainte de future maman!

Working Mama says:

Je l’aurais fait, comme toutes ces mères qui reprennent le travail si tôt. Mais j’aurais souffert le martyre, dans ma chair et dans ma tête, c’est évident. Aujourd’hui Lou à 5 mois et demi et je commence seulement à être moins exclusive avec elle, à envisager de la laisser seule une heure ou deux à son pere pour aller faire quelque chose ailleurs. Il faudra encore quelque mois pour que je puisse la confier à quelqu’un d’exterieur à notre trio. Mais je n’ai rien d’anormal: dans des pays comme la Suède, le congé maternité est de 10 mois, et ce n’est pas que par pure fantaisie. On nous sépare bcp trop tôt de nos bébés. À peine sortis, il faudrait ne pas trop les porter, ne pas trop les câliner, bref rester loin d’eux. Trois mois plus tard, à peine on sent qu’on a trouvé nos marques, que l’allaitement commence à rouler, que la complicité grandit avec l’enfant, alors on doit le confier à quelqu’un qui le verra grandir à notre place…La nature n’a pas pensé les choses comme ça.
Bien sur, si je n’avais pas eu le choix, je serais allée au boulot et une nounou l’aurait endormie, bercée, câlinée, nourrie (j’aurais évidemment tiré mon lait) pour moi dès ses 2 mois et demi.
Mais putain, quel crève cœur.
Ps: j’ai cru comprendre vu ce que tu disais sur le discours concernant les tétées, que ta nièce était allaitée. Si tu as l’occasion de glisser à la maman qu’il ne faut surtout pas écouter ce discours et que les tétées doivent être données sans restrictions, pour la faim mais aussi pour tout autre besoin du bébé…dans l’intérêt de son allaitement et bien sûr dans l’intérêt de son bébé…Surtout n’hésites pas, c’est important!

Elle & Freelance says:

Je suis en train de lire » Eloge de l’enfant roi’, de Marlène Schiappa, je suis en cours de lecture, mais le livre ( très intéressant), démonte ce diktat du » Il faut/il faut pas », comme si les parents étaient incompétents et avaient besoin de professionnels et de conseils en tout genre pour savoir comment élever leurs enfants. personne ne sait mieux que soi ce qui est bon pour lui. Y compris le bébé.

Olive says:

tout a fait d’accord avec toi : il faut faire comme on sent et fuck le reste et les autres :)

marusia says:

Hello, je me reconnais beaucoup dans ce que tu décris dans ce billet. Pour moi, même si je ne me disais rien en regardant les autres mamans « maternantes », il y a eu clairement une prise de conscience à la naissance de mes filles, vers l’éducation non violente, le parentage proximal etc (ce que tu décris très bien). Ce qui a été plus « dur » c’est que je ne me suis pas fait complètement confiance tout de suite, j’ai mis du temps avant d’aller là où mon intuition m’emmenait, j’entendais un peu trop les voix (en forme de jugements souvent) extérieures… Mais, le cheminement continue, de plus en plus en confiance et en conscience. Plein de choses à découvrir encore….
Alors chapeau de te faire confiance! profitez bien! ces premières années passent si vite. Juliette a eu trois ans hier!!!!

cricri33 du 974 says:

magnifique changement !!

Caropuce says:

Je suis en train de pacourir ton blog que j’ai découvert il y a peu pour lire les anciens billets. Et là… je me suis retenue pour ne pas pleurer. Parce que avant je pensais différemment. Et maintenant je pense comme toi, plutôt comme tu l’écris, je le ressens dans mes tripes.

Malheureusement, ces 6 premiers mois je ne me suis pas assez écoutée, pour différentes raisons. Heureusement, j’ai pris de l’assurance, je fais de plus en plus à ma façon. Je ne me sens plus coupable, ou mauvaise mère de faire comme je l’entends, de laisser dire, voir de dire oui oui et de faire autrement. J’ai encore beaucoup de mal à assumer mes sentiments. Je suis à la maison (en congés maladie long qui a débuté avant la grossesse), alors ces dernières semaines, je suis seule avec mon fils, ce n’est pas toujours facile mais j’ai l’impression que je rattrape. Que tous les deux nous apprenons petit à petit à nous comprendre mieux, que je réponds mieux à ses besoins.

Une journée comme aujourd’hui je ne regrette pas de l’écouter, et de m’écouter. Avec deux siestes longues dans son lit, endormi sans un pleur. Juste un chouinement quand je le pose dans son lit parce qu’il préférerait continuer à explorer le salon. Le soir endormi au sein, mais quand je l’ai posé dans son lit la première fois j’ai senti que lui et moi avions besoin de ce contact ce soir alors direct calin, sein et la il s’est endormi. Une journée pleine de sourires, d’échanges et de bonheur. Un gros chagrin lors d’un accident d’exploration du salon (il est casse-cou mon fils, mdr, il essaye de se mettre sur ses pieds à quatre pattes).

Du coup grâce à toi, et ton blog je m’affirme, je me sens de mieux en mieux. Petit à petit je m »écoute enfin sans cupabiliser. J’aurai envie d’avoir plus de mamans autour de moi comme toi avec qui échanger. Entre temps, la communauté sur ton blog et facebook me rassure, m’aide. Donc merci encore de mettre des mots sur des sentiments et des expériences à la fois uniques et universelles.

joyeux angélique says:

Loin de là de vouloir faire du léche!
Mais sache que tu m’apporte bcp! ok moi j’ai passer l’âge du bébé, ma grande à 8ans ma 2iem 6ans 1/2 et mon dernier 3ans, mais de part tes expériences, tes billets je me sens autrement.
Je pense que si j’ai un jour un autre enfants, j’en finierais avec les réstriction, j’ai aussi envie d’être une maman libre! à la maison j’ai lacher prise, je suis moins directive, j’écout plussss mes enfants, et surtout j’ai appris a ne plus m’occuper du regarde des autres!
En somme je me sens mieux! je suis décomplexé, j’ose, je teste! jme prend plus la tête!

Aussi a travers tes récis j’ai pris la décision de ma vie, celle que je repousser depuis longtemps, celle de devenir enfants ass mat, car en t’ayant lu galéré pour trouver une nounou, celle qui ferait de ton éducation de ta puce une continuité, je souhaite devenir celle ci, la nounou qui sera hyper à l’écoute de l’enfants et des parents qui n’aura aucun principe, et qui sera transparente autant que je peux! je vais prendre des cours de portage, et j’ai mm envie d’apprendre a cuisiner bio, je me consacrecré à 1000% aux enfants que je garderais, et j’aiderais les maman à poursuivre l’allaitement! (quand je pense que ta nounou ai trouver sa « déplacer » que tu donne une tété d’accueil à ta puce, sa m’exaspére!)

C’est avec grand plaisir que je te suis chaque jours!
Car tu nous apprend bcp et surtout avec toi « ont », mais surtout » moi », ont se sens bien en tant que mére!

Merci pour tout ses partage!

(désolé si c désagréable de me lire avec mes 10000 fautes!)

gessai says:

Bonjour,
Je découvre votre site avec beaucoup de plaisir et y trouve mille et une infos, aussi riches les unes que les autres. Je suis dans un projet d’adoption et il me tient très à coeur de favoriser l’attachement par un maternage proximal surtout les premiers mois. Ma question: comment fait-on pour dormir avec bébé sur le ventre ? Avec une écharpe ? Un bandeau ? ou autre ?
Merci beaucoup pour ce que vous faites
Babeth

Nombre de vues: 2532
Dernier Populaire