Ligne 1.
Tracé jaune sur le plan de ville. L’absence n’a rien effacé , le trajet est bien ancré en mémoire, on passe en pilote automatique. Couloir de droite, direction 4 cantons, 7 stations pour quitter le cœur de la métropole.
Villeneuve d’ascq – Hôtel de Ville. La voix nasillarde de l’hôtesse absente résonne dans les hauts-parleurs. Quand les uns descendent, les autres montent, on cherche une place, on s’agrippe à la barre centrale. Les visages sont fermés et le serpent de métal repart, sillonnant le sous-sol de la banlieue Lilloise.
Pont de Bois. Les portes s’ouvrent, les images affluent et le temps se fige un peu. 12 ans plus tôt, le lycée, les copains. Les heures séchées se comptent presque en centaine tandis que les tables de billard s’usent jusqu’à la corde. La noire en une bande, passe-moi du feu, tu prends la gagne?
Tous les matins, au pied de l’Escalator, guetter ce grand Terminale tellement sexy avec ses cheveux bouclés et son look de skateur.
Devoir sur table tous les samedis matins. Pendant la pause de midi, on fait du roller au skate-park du coin, allez, on va pas en Allemand, on est trop bien à glander là! Les garçons friment et les filles draguent un peu. Baiser volé, flirt d’un jour, on s’aime un peu et puis on change.
Le signal sonore retentit, le métro referme ses portes sur mes souvenirs d’adolescente, la rame s’ébranle et reprend sa route. À mon bras, un homme, sur mon ventre un bébé.
12 ans ont passé. Pont de Bois, des souvenirs à la pelle. Une vie parmi d’autres, une vie avant l’autre.
Station fétiche de mes années lycée.