Quelques chiffres pour commencer:
En 1995, la production de cigarettes a généré 2,3 milliards de kg de déchets auxquels il faut ajouter 209 millions de kg de déchets chimiques. La culture du tabac représente environ 43000 km² de surface cultivable et contribue, à hauteur de 5%, à la déforestation des pays qui la pratiquent et la conversion de ces surfaces en terres nourricières pourrait nourrir jusqu’à 20 millions de personnes.
Un mégot de cigarette peut mettre 12 ans à se dégrader. Il deversera, au passage, tous les produits chimiques qu’il contient et contaminera les sols et les nappes phréatiques. Ainsi, un seul mégot est capable de contaminer 500 litres d’eau.
Enfin, on peut trouver pas loin de 30 000 mégots enfoncés dans le sol sous les pylones de télésièges dans les stations de ski. Il serait également intéressant de compter ceux jonchant les voies ferrées ou ceux dissmulés (ou pas d’ailleurs) dans le sable de nos plages.
L’industrie du tabac, tant du point de vue des producteurs que des consommateurs, est donc bel et bien une catastrophe pour la planète. Si la majorité des actions doivent venir des industriels, les consommateurs ne sont pas en reste et il est clair qu’il y a de gros efforts à faire: très nombreux sont les fumeurs qui jettent tout simplement leur mégot au sol quand ils ont fini de le griller, et contribuent ainsi activement à aggraver la situation. C’est polluant pour la planète tout autant que dégueu pour les gens qui les entourent, mais c’est comme ça. Mais il y a aussi des fumeurs, comme moi, qui se sentent concernés par ce problème de la pollution engendrée par les mégots (tout autant que par l’inconfort qu’ils procurent à l’entourage: étendre sa serviette sur un lit de mégots à la plage…je fume, certes, mais très peu pour moi!), et qui essayent autant que faire se peut de réduire l’impact de leur consommation sur l’environnement et sur l’entourage.
Quelles solutions pour fumer et moins polluer (et moins gêner les autres au passage)?
La première, et la plus évidente, reste bien entendu la poubelle. On fume sa clope et quand elle finie, on l’écrase et on la jette dans la première poubelle qui vient. Ca ne règle pas le problème de la masse des déchets mais au moins on s’assure que ces déchets seront traités « normalement ». On ne prend pas le trottoir, la plage ou les chemins pour un cendrier géant et on respecte les autres. C’est déjà ça.
La seconde, c’est d’avoir toujours sur soi un petit contenant qui permette de déposer les mégots plutôt que de les jeter au sol quand il n’y a pas de poubelles à disposition (en promenade sur un chemin, sur les plages où elles sont parfois loins de nos serviettes…). Une petite boîte d’allumettes, un petit sachet…ou, mieux, les cendriers de poche qui sont fait exprès. J’en avais eu un en cadeau il y a quelques années lors d’une opération commerciale de BIC dans mon tabac habituel et je l’ai toujours dans mon sac depuis:
Traduction: « utilisez le cendrier, pas le trottoir. »
L’avantage de ces cendriers de poche, c’est qu’ils limitent la propagation de l’odeur (ignoble) de tabac froid que dégagent les mégots éteins. Lorsqu’on passe à proximité d’une poubelle, hop, on vide. Et une fois rentrés à la maison, un petit lavage rapide et c’est reparti pour un tour. L’inconvénient étant le même que pour la poubelle: ça ne règle pas le problème de la masse de déchets.
La troisième, pour laquelle j’ai opté depuis que j’ai su que ça existait: fumer « bio ». Là, vos yeux doivent ressembler à ça, à peu près -> Ôo. Sauf que je ne plaisante pas. C’est toutefois une possibilité qui ne semble réservée, pour le moment, qu’aux fumeurs de tabac à rouler (ce que je suis depuis….oulala bien trop longtemps). La marque OCB a en effet mis sur le marché des filtres en fibre naturelle non traitée et sans agents blanchisseurs. Ces filtres sont donc d’une couleur beige foncée (contrairement aux filtres classiques qui sont d’une blancheur immaculée tout à fait artificielle). Sans additifs chimiques et uniquement à base de fibre végétale, ils sont 100% biodégradables (en 28 jours d’après les tests). Les fibres qui les composent sont issues de forêts gérées durablement et certifiées. Même le sachet est 100% recyclable et imprimé avec des encres biodégradables.
OCB a également décliné ce système sur une gamme de feuilles à rouler, 100% chanvre bio et gomme arabique 100% naturelle sans additifs.
Bon, évidemment, ça ne règle pas tout. L’industrie du tabac continue à polluer comme un monstre. Toutefois, utiliser ce genre de produits peut contribuer, individuellement, à réduire les déchets et les pollutions chimiques engendrés par la consommation de tabac et donc réduire l’impact de sa consommation personnelle sur l’environnement. Cela permet aussi, si vraiment on a pas d’autre choix que de jeter son mégot par terre (même si je suis intimement convaincue qu’il existe TOUJOURS une autre solution, quitte à le mettre dans sa poche, tant pis!), de se dire que 28 jours plus tard il aura disparu sans déverser de produits chimiques au passage, contre 12 ans et 500 litres d’eau contaminée pour un mégot classique…la différence est quand même de taille.
Il est toutefois utile de préciser (et OCB l’inscrit lui-même sur les paquets), que le fait que ces filtres soient biodégradables ne dispense pas les consommateurs de jeter les mégots à la poubelle, propos auxquels j’adhère sans aucune réserve. Cela ne règle donc pas non plus le problème de la masse de déchets, mais au moins, ces déchets ont une toxicité réduite pour la nature.
Cela étant dit, la meilleure des solutions serait encore d’arrêter.
Vi vi vi. Faudrait. Là au moins ça réglerait la question. En attendant, à défaut de réussir à m’arrêter, je fais ce que je peux pour un peu moins polluer…
NDLR: ceci n’est pas un article sponsorisé!