Déjà, je tiens à te demander pardon.
Non parce que maintenant que j’ai annoncé officiellement que WMinus était en préparation, tu te doutes bien qu’ici, ça va quand même un peu parler bébé, couches (lavables ou pas), nichonnage, tout ça. Ce qui n’empêchera pas ce blog de rester ta lecture préférée en toute circonstances, qu’on se comprenne bien. Mais quand même, je vais faire ma fille quoi. Et ma fille enceinte. Donc, je te demande pardon pour les quelques neurones à l’agonie que tu pourras croiser au fil de quelques billets maternisés, je ne suis pas complètement responsable.
Je te le disais aujourd’hui sur la page facebook WM, comme je suis enceinte, je suis un peu tarte. Ma keupine McMaman dirait que je souffre du SNU. Le Syndrôme du Neurone Unique. Ce fameux neurone seul rescapé de la grossesse, qui se trouve être plus ou moins virulent à certaines heures de la journée. Après 3 mois de couvée je peux dire, non sans un certain amusement, que j’ai déjà expérimenté une paire de fois ses immenses capacités. Parfois il prend le contrôle de mon corps, c’est étrange. Il frappe notamment en soirée, dans mon cas.
Et pas de bol, on est le soir. Etant dans l’incapacité neuronale, donc, d’écrire un article profond sur la psychologie de la femme enceinte à travers les âges, je vais donc te raconter une histoire crousti-choupi-fondante.
Comment j’ai annoncé l’existence de WMinus à son Pôpa.
Il était une fois, par un bô dimanche soir d’été, une Petite WM qui sentait des trucs tout chelous dans son corps depuis quelques jours. « Pfff, j’ai mal au nénés ». « Erk, cette clope est dégueulasse, je vais l’écraser alors que j’en ai fumé que le quart ». « Dis donc, il est 22h mais je m’en fous, je mangerais bien une baleine au vinaigre ».
Un an plus tôt, quand Gros Chéri lui avait dit « femme, fais moi donc un descendant », Petite WM avait sautillé de joie. « Oui oui oui, séance tenante ». Depuis un an donc, Petite WM et Gros Chéri faisaient Touk-Touk dans le but de fabriquer un Playmobil. Bon , pas QUE pour ça bien sûr, mais quand même. Je te passe les détails cependant.
Persuadée que le Playmobil serait là au bout d’un mois ou deux, Petite WM s’était demandé très tôt comment donc elle pourrait bien faire pour annoncer la nouvelle une fois que la petite graine aurait pris dans le terreau (amis de la poésie bonsoir).
La bonne idée s’imposa assez vite: Petite WM se rendit chez Toys’R’Us et acheta la chambre de bébé Playmobil (celle qui illustre cet article, clic sur l’image si tu veux voir en grand), qu’elle emballa soigneusement dans un joli paquet et qu’elle cacha dans l’armoire de son bureau, en attendant le grand jour.
Mais il y avait un souci de taille. Comment faire pour que Gros Chéri ne se doute pas de la nouvelle, en trouvant un soir un paquet emballé dans son assiette alors que ce n’était ni Noël, ni son anniversaire? (sauf gros coup de bol)
Solution: offrir des micro-trucs régulièrement, histoire de l’habituer et qu’il ne puisse se douter de rien le moment venu. Ce ne serait qu’un paquet parmi les autres. Pendant un an se succédèrent donc jeux de cartes, petit bouquin, tournevis neufs (Gros Chéri est un grand bricoleur), maquette d’avion en mousse (Gros Chéri est resté un grand enfant) et autres bricoles. Ni vu ni connu je t’embrouille. Et puis une fois de temps en temps, un truc un peu plus gros.
Un an passa. La boîte était toujours en haut de l’armoire, à prendre la poussière, et WMinus ne se montrait pas.
Jusqu’au jour où…
La nouvelle tomba. Pipi sur le bâtonnet une fois. Pipi sur le bâtonnet deux fois, pour être sûre (pas avec le même, banane). Ah putain. Ca y est. Merde, merde, merde, mais comment on va faire, « Allo Maman, devines ce que j’ai sous les yeux….Siiiiiiiiiii j’te jure……alalala c’est dingue ». Mais Gros Chéri n’était pas là. Ce fameux dimanche soir, il était parti travailler 7 jours dans le Cantal, pour animer un centre de vacances. Petite WM ne pouvait bien évidemment pas attendre la fin de la semaine pour offrir cette satanée boîte. Un an qu’elle prenait la poussière, ça commençait à bien faire. Quand à annoncer ça au téléphone, hors de question. Ni une, ni deux donc, direction le Cantal le lundi, la chambre Playmobil bien emballée dans son paquet cadeau. 2h30 de route, Gros Chéri valait bien le déplacement.
« Ah cool, t’es venue! » (gros Chéri lui fait un bisou).
« Vi, c’était pas prévu mais je m’ennuyais ».
« Bon ben viens on va manger »
« Ouais d’accord ».
« T’as quoi dans le sac plastique là? »
« Boarf, rien de particulier, je t’ai juste trouvé une bricole aujourd’hui en faisant les courses. Ca te fera passer le temps cette semaine…je te le donnerai tout à l’heure quand on sera rentrés dans ta piaule »‘.
Non mais quelle menteuse cette WM. L’air de rien, comme ça.
Ils dînent, ils discutent un peu. Gros Chéri finit par dire « bon alors, donne voir cette bricole? ». « Ah oui, c’est vrai, tiens! » (genre, elle avait complètement oublié!). Gros Chéri déballe le paquet, non sans avoir soupesé, secoué, tenté de voir par transparence, resoupesé, reniflé le papier (pire qu’un gosse celui-là! offre lui un cadeau, t’en a pour une demie heure rien qu’à l’ouverture!).
Pendant 10 secondes, Gros Chéri regarde l’illustration de la boîte de Playmobil, perplexe.
« Ben qu’est-ce que tu veux que….AH PUTAIN! » . Petite WM, la boîte, Petite WM, la boîte. « Là maintenant, là, tout de suite? », dit Gros Chéri.
Oui. Là maintenant tout de suite.
Alors ils vécurent heureux avec pas encore d’enfants, parce qu’ils vont déjà faire le premier et pour les autres ils verront ensuite.