Madame Choup: l’interview!

WM en vrac

Elle a du talent, de l’idée, de la créativité, des doigts de fées.

Avec tout ça, elle  a créé “Madame Choup – Cooking Dress” et vous vend des tabliers. Mais pas n’importe lesquels! Petite tête montante des entrepreneurs du web, Madame Choup a fait craquer WM, et nous offre un peu de son temps pour une interview coup de coeur…petits veinards!

WM: Qui es- tu ?

CG: Je suis Madame Choup.

Aujourd’hui, tu es Madame Choup. Mais qui étais-tu hier ?

Avant je m’appelais Céline Galliano, mais comme dans l’univers de la création le nom était déjà pas mal préempté il a fallu que je trouve un autre patronyme. Et puis on ne peut pas dire que le nom Galliano ait le vent en poupe ces derniers temps…

Plus sérieusement, j’ai 30 ans, suis née à Nice et je suis parisienne depuis 10 ans. Je suis venue à Paris pour faire mes études, une maîtrise en science de gestion et un DESS en communication / multimédia à Paris 2. Après la fac, j’ai travaillé pendant 5 ans en agence de communication sur des projets web – ça c’est pour l’expertise web. Ensuite, J’ai fait un passage par L’atelier des Chefs, pour les accompagner sur la refonte de leur site. Là-bas j’ai fait de bonnes rencontres et j’ai surtout développé un goût certain pour la cuisine – ça c’est pour l’univers culinaire. Reste qu’ensuite j’ai voulu me former à la couture, un truc qui m’a toujours passionnée. J’ai appris les bases et j’ai tenu un blog pour les débutantes en couture… qui s’appelait le blog de Madame Choup.

Dès lors je n’avais plus du tout envie de reprendre une vie salariale et j’ai décidé de monter mon projet entrepreneurial. Idéalement, il fallait qu’il combine mon expertise, mon goût pour la bonne cuisine et ma nouvelle passion pour la couture. C’est de là que sont nées les “cooking dresses” de Madame Choup.

De l’idée à l’entrepreneuriat, il y a un monde. Qu’est-ce qui t’as décidée à passer du côté obscur, à tenter l’aventure et à te dire “ok, je vais en vivre”?

Effectivement je suis passée par une certain nombre de projets tous plus audacieux et disproportionnés les uns que les autres avant de me lancer dans l’entreprise de création de tabliers retro et glamours.

J’ai su que je tenais LE projet parce qu’il était à ma mesure : avec Madame Choup, je peux exprimer ma créativité et mon goût pour le style. Mais, du point de vue technique, aujourd’hui encore on ne peut pas dire que je sois une très grande couturière, et si, par exemple,  j’avais du développer une marque de vêtements, j’aurai du me former d’avantage et renforcer mes connaissances en patronnage, modélisme…

Aujourd’hui je dessine mes propres patrons et je fabrique les prototypes. J’ai lancé ce projet parce que je me suis sentie capable de le mener à bout et d’être le maitre à bord. Un autre point qui a penché dans la balance est qu’il s’agit clairement d’un marché de niche et à ce jour très peu concurrentiel, c’est le genre de positionnement très adapté aux micro-sites e-commerce, pourvu qu’on présente un produit de qualité et qu’on bénéficie d’un peu de rayonnement…

Tu me dis avoir travaillé en agence de communication et sur des projets web auparavant. De mon côté je constate que tu as apporté un soin particulier à ton identité graphique et à ton site web. Comment as-tu envisagé ces deux aspects de ton activité, et de qui t’es-tu entourée pour créer cet univers?

Quand tu travailles dans un milieu tu finis par adopter le degré d’exigence que réclame ce milieu. Je voulais vraiment une identité qui colle à l’esprit de la marque et à ma personnalité, qui puisse séduire dans le désordre les fanas de cupcakes, de dita von teese ou de Mad Men et qui s’ouvre aussi à un public un peu plus large. J’ai confié le design à l’une de mes meilleures amies ce qui avait un double avantage : d’abord elle connaissait parfaitement mon univers et puis son parcours professionnel garantissait une direction artistique assurée.

Pour ce qui est de l’ergonomie du site, de l’étude des bonnes pratiques ou de l’invention du principe d’achat malin (qui promet une réduction en échange du partage de l’achat auprès de 10 amis facebook) c’est le bénéfice de l’expertise de mes années passées dans le milieu du web. En ce qui concerne le développement je suis une adepte de Prestashop, j’ai donc travaillé avec un intégrateur pour paramétrer le site et avec un développeur de talent pour créer le bouton d’achat malin et même une option qui pourra me permettre de proposer des achats groupés…

En parlant du bouton d’achat malin: peux-tu expliquer à nos lecteurs en quoi il consiste, et comment tu as eu cette idée?

Lorsque l’on se décide (enfin !) à faire l’acquisition d’un tablier sur le site de Madame Choup, on bénéficie de deux modes d’achat : le premier consiste en un achat classique et le second (dit “achat malin”) permet de bénéficier d’une réduction immédiate en échange du partage de son achat auprès d’un minimum de dix de ses amis facebook.

A priori, lorsqu’on cherche une bonne idée cadeau pour une crémaillère, un anniversaire ou pour la fête des mères, il y a peu de chance pour que l’on tape de manière impulsive “tabliers retro” dans le champ de recherche de Google. On ne se réveille pas le matin en se disant : “aujourd’hui je vais m’acheter un tablier”. Les tabliers de Madame Choup c’est un produit pour lequel on craque quand on le voit. Il fallait donc que la personne qui achète ait envie de partager l’article avec ses ami(e)s pour assurer un bouche à oreille et espérer ensuite que la qualité et l’esthétique du produit fasse le reste.

J’ai donc cherché à moderniser le principe des “réunions Tupperware” en l’adaptant au web.

Toujours concernant Facebook, j’ai constaté que tu avais largement mis à profit ton réseau Facebook pour créer un buzz autour de l’ouverture prochaine de ton site (près de 300 fans avant même l’ouverture officielle de la boutique!). Comment Facebook t’a-t-il effectivement aidé à propulser les premières ventes, comment as-tu envisagé la gestion de ta communauté de fan, et peux-tu déjà faire un bilan de l’utilisation de Facebook dans la promotion de ton activité?

Il est encore un peu tôt pour faire un bilan, ce que je peux dire c’est que le bouton “achat malin” fonctionne assez bien et qu’il a un taux de retour satisfaisant. En revanche, il encore trop tôt pour dire si cela va être un véritable moteur d’achat. La plupart des achats effectués à ce jour l’ont été en majorité par des personnes qui attendaient avec impatience la sortie du site.

J’ai le sentiment que l’acquisition de ce genre de produit relève peu de l’achat impulsif, mais il faut attendre encore avant d’en tirer des conclusions hâtives. J’ai conscience qu’il faut entretenir une relation privilégiée avec la communauté de fans et j’ai de nombreuses idées qui vont dans ce sens. Je prépare quelques petites surprises pour animer l’univers de Madame Choup mais il va me falloir un peu de temps pour mettre tout ça en place.

Pour le moment je suis en train de réfléchir à l’évolution de l’offre du site Madame Choup et d’assurer les livraisons au quotidien !

Les tissus que tu utilisent sont tous plus originaux les uns que les autres. Comment as-tu procédé pour trouver tes fournisseurs (n’en dis pas trop quand même, secret industriel :P ), et y-a-t-il des tissus que tu fais créer sur mesure (par exemple sur la base d’un graphisme qui t’es propre)?

Je compose mes cooking dresses un peu comme un chef invente une recette de cuisine : je pars d’ingrédients de qualité, qui ont du goût et je les agrémente de quelques détails qui font la différence. Pour la qualité je voulais de beaux cotons doux et résistants, un tablier doit répondre avant tout à une problématique pratique et fonctionnelle. Ensuite, ça c’est pour la partie esthétique, mise à part la question de la coupe, vient le choix de l’association des motifs et des couleurs. Il me fallait de beaux imprimés : les tissus que je choisis ont des motifs gourmands, d’inspirations rétro, girly… C’est ce qui donne l’arôme de Madame Choup, comme un plat qu’on reconnait à son odeur. Je me procure mes matières premières chez de nombreux fournisseurs et c’est ce qui fait la richesse et la variété de mes modèles. C’est un travail fastidieux et perpétuel pour dénicher les meilleurs tissus. Le secret c’est de maitriser sa marque, et de garder une ligne de conduite pour finalement créer une unité avec des éléments qui étaient initialement disparates. Sinon, pour le moment je n’ai pas les moyens de créer mes propres motifs, cela impliquerait des investissements bien trop lourds pour la structure actuelle. C’est un luxe, mais je ne cache pas que j’en meurt d’envie…

Tu mets en avant sur ton site la fabrication française de tes produits. Selon toi, en quoi le “Made In France” est-il une valeur ajoutée pour ton activité?

Dans l’univers du textile, le savoir faire des fabricants français est un véritable gage de qualité. De plus en plus de gens prennent en considération ce paramètre et sont prêt à payer un peu plus cher pourvu que le travail soit bien fait.

N’y voyez aucun chauvinisme, mais il ne reste plus qu’environ 200 ateliers textiles en France. Je suis fière de pouvoir faire travailler des ateliers français, c’est une démarche qui s’inscrit vraiment dans l’ADN de MadameChoup et ce depuis le début de l’aventure. Cependant ce n’est pas facile, je dégage aujourd’hui très peu de marge à cause du prix de la main d’oeuvre élevée. J’espère pouvoir conserver cette distinction dans la durée. Je suis convaincue que ma cible est sensible à ce type d’approche.

Nous n’avons pas parlé de ton statut. Sous quel régime as-tu déclaré ton activité, et pourquoi?

Je suis en auto-entreprise. C’est plus simple et moins risqué pour tester un marché. Il y a très peu de formalités à l’inscription, c’est gratuit, pas besoin de capital social… et le statut peut ensuite évoluer en fonction du succès de l’entreprise. Le seul bémol est qu’on n’est pas assujettit à la TVA, ce qui entend que lorsqu’on achète des prestations, ou des matières premières, on ne peut pas la déduire. J’ai l’avantage d’avoir pu bénéficier de l’ACCRE, il s’agit d’un dispositif de réduction d’impôts valable les premières années. Grâce à cela le statut d’auto-entrepreneur est quand même avantageux, malgré la problématique de la TVA. C’est un statut transitoire, qui permet de se lancer : si le volume d’affaire augmente à un bon rythme je pourrais espérer changer de statut rapidement.

Madame Choup est encore toute jeunette. J’imagine cependant que tu te projettes déjà dans l’avenir, pour développer ton activité. Quels objectifs as-tu fixé pour cette première année? (chiffre d’affaires, salaire éventuel, marketing…)

Objectif à 1 an : Vendre 200 tabliers par mois. J’en suis très loin puisque je ne les ai même pas en stock :) En terme de salaire, on verra… l’objectif étant de faire grandir Madame Choup pour qu’elle devienne un acteur incontournable du linge de cuisine sur Internet.

Par ailleurs, je vais développer rapidement des accessoires pour parfaire la panoplie de la bonne cuisinière. Toujours dans le même état d’esprit que les cooking dresses, je suis en train de créer les gants / maniques / torchons etc… qui seront coquets, solides, et audacieux. On pourra donc assortir son tablier avec son linge de cuisine !!

En projet aussi, les tabliers enfants et peut-être même les tabliers XL, qui sont très demandés. Mais ce ne sera pas dans un avenir proche, les investissements seraient trop lourd à supporter pour le moment. Il faut d’abord assurer la pérennité de Madame Choup.

En terme de marketing, j’ai plein d’idées en tête !! Il me semble que j’ai déjà évoqué les achats groupés. Je souhaite vraiment me positionner sur le cadeau : pendaison de crémaillère, anniversaire, mariage, fête des mères, Saint-valentin, Noël…

Si tu devais donner 5 conseils à ceux qui te lisent concernant la création d’entreprise, quels seraient-ils?

1. Soyez-sûr de partir sur la bonne idée. Prenez le temps de vous en assurer. Avant de lancer Madame Choup je suis passée par cinquante idées toutes plus merveilleuses les unes que les autres. La bonne idée, c’est celle qui vous empêche de dormir, qui vous met des étoiles dans les yeux quand vous en parlez, mais surtout, celle dont vous vous sentez en mesure de la mener seul à bout.

2. Ecoutez les autres. Il est toujours bon de demander l’avis de votre entourage, de vos acheteurs potentiels, pour se faire une idée.

3. N’écoutez surtout pas les autres. Les autres ce sont vos amis, vos acheteurs potentiels, souvent des gens qui vous veulent du bien. Ce n’est pas pour autant qu’il savent ce qu’ils sont prêt à acheter, ce qui est bon pour vous, encore moins ce qui est bon pour eux. Il y aura toujours quelqu’un pour vous donner sa bonne idée (que vous avez déjà eu, qui vous a été répétée mille fois et dont vous vous ête déjà détourné depuis longtemps parce que c’est une mauvaise idée…) , ce qu’il faudrait absolument faire pour le succès de votre entreprise ou tout simplement le bon vieux “voilà ce que je ferai si j’étais toi”. Pensez par vous même et retenez que l’enfer est pavé de bonnes intentions…

4. Ayez confiance en vous. Entourez vous de personnes qui ont confiance en vous et qui croient en votre projet. Se lancer dans un projet entrepreunarial c’est s’exposer à une infinités de doutes et d’incertitudes. Il faut être prêt à faire avancer sa barque contre vents et marées. Il faut pouvoir bénéficier d’un vrai soutient.

5. Entourez-vous. Je l’ai déjà dit, chaque secteur bénéficie de ses experts. Rien ne s’improvise. Internet nécessite particulièrement de s’entourer de personnes doués et spécialisées. C’est le plus grand marché du monde et toutes les marques sont vos concurrentes, ce serait quand même étrange qu’il suffise de se former en quelque jours pour conquérir le monde et concurrencer les meilleurs sites e-commerce.

Si tu as envie de dire quelque chose qui n’a pas été évoqué au cours de l’entretien, c’est ici que ça se passe: tribune libre!

Je pense que tu as bien fais le tour de la question, on a parlé du produit, du marketing, de l’entrepreneuriat, de l’avenir de la marque… Je ne vois pas quoi d’autre ajouter si ce n’est un grand merci. J’ai trouvé les questions très pertinentes et je suis ravie de cet entretien.

J’espère que nous aurons au mieux donné l’envie à certains de lancer leur entreprise, au pire à d’autres de venir visiter le site de Madame Choup et pourquoi pas, d’y acheter un tablier ;)

Merci beaucoup.

Merci à toi Céline, et longue vie à Madame Choup!

Retrouvez tout l’univers Madame Choup

Sur la boutique en ligne: http://www.madamechoup.com/ (www.madamechoup.com/)

Sur Facebook: http://www.facebook.com/madamechoup (www.facebook.com/madamechoup)

Pour toutes infos sur les modèles, les tailles…ou juste pour lui dire que ses tabliers sont trop classes, vous pouvez aussi utiliser l’email: contact[at]madamechoup.com

Et si jamais vous ne savez pas quoi faire de vos sous, ou juste pour me dire que vous m’aimez, pour info mon tablier préféré c’est celui-là (www.madamechoup.com/tabliers-cuisine/17-tablier-cuisine-norwegian-wood.html). Mais je dis ça, je dis rien, faut pas vous sentir obligés.

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